Quand je prends la plume pour vous écrire ici, je suis forcée,
Forcée à faire des choix parmi l'infini des possibles,
Forcée de détruire des chemins tout juste débutés,
Quand je prends ma plume, je décide d'ignorer l'invisible.
Vous qui connaissez ce sentiment de la beauté,
Celle qu'on a tout juste le temps d'envisager,
Celle qu'on a tout juste le temps de remarquer,
Dites moi, plus j'écris, plus je suis aveuglée ?
Dans les limbes de mon esprit si fécond,
J'imagine. J'imagine un texte d'amour plein de passion,
J'envisage de me battre, slam de rébellion,
Je touche à tout, je ne choisis pas, déformation.
A chaque lettre que je pose, il y a un choix
Si minime que vous ne le remarquez pas,
Pourtant, parfois, je ressens ce besoin d'écouter ma voix
Qui m'indique la place que ce mot a.
Je voulais juste vous dire, que pour écrire
Il faut savoir décider, se faire plaisir,
Certes, mais ce qui me déconcerte, c'est de devoir choisir,
Fille sans concessions, poète martyr.